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Comment ouvrir une pharmacie en France : guide complet

Ouvrir une pharmacie est un projet attractif qui requiert un parcours bien défini. En tant que pharmacien, respecter les réglementations et se préparer financièrement sont indispensables. Ce guide vous accompagne pas à pas dans les étapes essentielles, des prérequis aux démarches administratives et juridiques, pour ouvrir votre propre officine en France. Pour ceux intéressés par d’autres secteurs de la santé, des options comme l’ouverture d’un laboratoire d’analyses médicales ou l’ouverture d’une parapharmacie peuvent aussi être envisagées pour diversifier leurs activités.

Les prérequis pour ouvrir une pharmacie

Diplôme et qualifications nécessaires

Seuls les titulaires d’un diplôme d’État de docteur en pharmacie peuvent ouvrir une officine en France. Ce diplôme, qui s’obtient après un cursus de six années et une thèse d’exercice, certifie les connaissances approfondies du pharmacien dans les domaines de la santé et des médicaments. Cependant, l’obtention de ce diplôme ne suffit pas : le pharmacien doit également avoir complété un stage de fin d’études de six mois dans un hôpital ou une pharmacie, ou avoir une expérience professionnelle équivalente en tant que pharmacien adjoint ou remplaçant. Cette expérience pratique est indispensable pour garantir des compétences opérationnelles.

Obtention de la licence d’exploitation

Une fois diplômé, le pharmacien doit obtenir une licence d’exploitation pour ouvrir sa pharmacie. Cette licence est délivrée par l’Agence Régionale de Santé (ARS) après une procédure stricte. Le dossier, une fois déposé, est examiné par l’ARS, l’ordre des pharmaciens et les syndicats de la profession. Ils disposent de deux mois pour répondre, l’absence de réponse équivaut à une acceptation de la demande. Si l’ARS ne répond pas dans un délai de quatre mois, cela vaut rejet du dossier. Ce processus garantit une régulation stricte de la profession et contrôle le nombre de pharmacies par population.

Inscription à l’ordre des pharmaciens

L’inscription à l’ordre des pharmaciens est une étape obligatoire. Cette procédure permet au pharmacien d’obtenir un certificat d’inscription avec un numéro RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels de Santé) qu’il conservera tout au long de sa carrière. Cette inscription officialise le statut du pharmacien et l’intègre au réseau national des professionnels de santé.

Souscription des assurances obligatoires

Les pharmacies doivent être assurées pour protéger l’activité, les locaux et le personnel. Parmi les assurances obligatoires, on retrouve :

  • Responsabilité civile professionnelle : couvre les risques d’erreurs ou de fautes lors de la dispensation de médicaments.
  • Assurance multirisque officine : protège les locaux, le stock de médicaments et le matériel contre les sinistres.
  • Mutuelle pour le personnel permanent : obligatoire pour les pharmacies ayant des employés.

Ces assurances permettent de gérer les risques financiers et de protéger les biens de l’officine.

Choisir le statut juridique pour une pharmacie

Le choix du statut juridique est une décision importante pour tout entrepreneur souhaitant ouvrir une pharmacie. Ce choix dépend principalement des objectifs de protection patrimoniale, du nombre d’associés potentiels et des obligations fiscales de l’entreprise. Voici les principales options :

  • Société d’Exercice Libéral (SEL) : Cette forme juridique, spécialement conçue pour les professions libérales, permet aux pharmaciens de limiter leur responsabilité aux apports. Elle est soumise à l’impôt sur les sociétés (IS) et favorise les regroupements entre professionnels de santé.
  • SELARL (Société d’Exercice Libéral à Responsabilité Limitée) : Ce statut est particulièrement populaire pour les pharmacies car il offre une protection du patrimoine personnel des associés. Il est adapté aux officines souhaitant avoir plusieurs associés tout en maintenant une gestion simplifiée. Les SELARL sont soumises à l’IS, permettant de bénéficier d’une imposition allégée sur les bénéfices réinvestis.
  • SELASU (Société d’Exercice Libéral par Actions Simplifiée Unipersonnelle) : C’est une variante de la SELARL pour un entrepreneur unique, idéale pour les pharmaciens désirant une structure à responsabilité limitée sans associés. Ce statut offre une grande flexibilité de gestion et une imposition sur les sociétés.
  • Entreprise individuelle (EI) : Cette forme est simple à mettre en place, mais elle expose l’entrepreneur à une responsabilité illimitée, ce qui signifie que le patrimoine personnel n’est pas protégé en cas de dettes professionnelles. Les bénéfices sont imposés à l’IR, et ce statut convient généralement aux petites structures.
  • EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) : C’est une option intéressante pour les pharmaciens souhaitant être seuls associés tout en limitant leur responsabilité personnelle. L’EURL est soumise à l’IR mais permet aussi d’opter pour l’IS si cela est plus avantageux pour la structure.
  • SARL (Société à Responsabilité Limitée) : Ce statut est populaire pour les entreprises ayant deux associés ou plus, et il est particulièrement pertinent pour les pharmacies souhaitant structurer leur activité autour de plusieurs investisseurs. La SARL offre une responsabilité limitée et une fiscalité basée sur l’IS.
  • SNC (Société en Nom Collectif) : Ce statut est moins courant pour les pharmacies en raison de la responsabilité illimitée des associés, mais il peut convenir à des entreprises familiales souhaitant un engagement total des associés. La SNC est imposée à l’IR, et chaque associé est solidairement responsable des dettes de l’entreprise.
Statut juridiqueResponsabilitéNombre d’associésFiscalité
Société d’Exercice Libéral (SEL)Limitée aux apports1 ou plusieursImpôt sur les sociétés (IS)
SELARLLimitée aux apports1 ou plusieursIS
SELASULimitée aux apports1IS
Entreprise individuelle (EI)Illimitée1Impôt sur le revenu (IR)
EURLLimitée aux apports1IR ou IS
SARLLimitée aux apports2 ou plusIS
SNCIllimitée, solidaire2 ou plusIR

Chaque statut présente des spécificités importantes pour les pharmacies en termes de protection patrimoniale, d’obligations fiscales et de gestion administrative. Le choix du statut juridique doit donc être fait en fonction des besoins de la pharmacie, de son niveau de risque et des objectifs de l’entrepreneur en matière de protection personnelle et de gestion fiscale.

Comparaison des protections patrimoniales et implications fiscales

Le statut choisi influe sur le régime fiscal (impôt sur le revenu ou sur les sociétés) et sur la responsabilité en cas de dettes professionnelles. Par exemple, l’EI implique une responsabilité personnelle illimitée, alors que les sociétés de type SARL protègent le patrimoine personnel. La fiscalité applicable dépend également du statut : les SELARL et SARL sont soumises à l’impôt sur les sociétés, tandis que les entreprises individuelles peuvent opter pour l’impôt sur le revenu.

Démarches administratives pour ouvrir une pharmacie

Étude de marché et business plan

Avant d’ouvrir une pharmacie, une étude de marché est essentielle pour évaluer le potentiel économique du projet. Cette analyse permet de comprendre la clientèle cible, la concurrence et le marché local. En utilisant des méthodes comme le modèle PESTEL ou les 5 forces de Porter, le pharmacien peut anticiper les besoins de la communauté et adapter son offre.

Le business plan est l’outil stratégique qui résume les prévisions financières et commerciales de la pharmacie. Il doit inclure des projections de chiffre d’affaires, coûts d’exploitation et des stratégies de croissance.

Recherche d’un local pour la pharmacie

Le choix du local est déterminant pour la réussite de l’officine. Il doit être accessible et idéalement situé dans une zone à forte fréquentation. Pour les professionnels du secteur, explorer les possibilités d’ouvrir une parapharmacie peut également être une option intéressante. La législation impose également des règles d’implantation par rapport à la densité de population : une pharmacie est autorisée pour chaque tranche de 2 500 habitants, selon les communes. De plus, l’emplacement doit être conforme aux normes d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Si vous envisagez également de diversifier vos services, ouvrir une maison de retraite peut répondre aux besoins d’une population vieillissante et apporter une alternative dans le domaine de la santé.

Immatriculation de la société et formalités administratives

Après le choix du statut juridique et l’élaboration du business plan, le pharmacien doit immatriculer sa société au Guichet unique des formalités des entreprises. Cette démarche comprend la rédaction des statuts, la publication d’une annonce légale et la constitution du dossier d’immatriculation. Ces étapes permettent de formaliser la création de la pharmacie et d’obtenir un numéro de SIRET, indispensable pour débuter l’activité.

Financements et investissements nécessaires pour ouvrir une officine

Investissements initiaux et coûts récurrents

Ouvrir une pharmacie exige des investissements initiaux substantiels, ainsi que des coûts de fonctionnement réguliers pour maintenir l’activité de l’officine. Une planification financière rigoureuse est essentielle pour assurer la viabilité à long terme de l’entreprise. Voici les principaux éléments à prévoir :

  • Achat ou location du local : Les frais pour acquérir ou louer un local commercial adapté varient considérablement en fonction de la localisation. Dans les zones urbaines ou les quartiers très fréquentés, le coût du mètre carré peut être nettement plus élevé que dans les zones rurales. Une étude de rentabilité du lieu est primordiale pour évaluer le retour sur investissement.
  • Aménagement et mobilier : Le local doit être aménagé pour répondre aux exigences du secteur de la santé. Cela comprend l’achat de comptoirs, d’étagères de présentation, et de meubles de stockage. Il faut aussi prévoir des zones de confidentialité pour les consultations, ce qui implique un budget pour des cloisons ou des cabines.
  • Matériel informatique et logiciel de gestion : Un système de gestion informatique pour le suivi des stocks et des commandes, ainsi qu’une caisse enregistreuse adaptée, sont indispensables. Un logiciel de gestion permet d’optimiser la gestion des ventes, des ordonnances et du personnel.
  • Constitution des stocks de médicaments et produits de santé : Les stocks de médicaments représentent un investissement important. Ils doivent être variés et adaptés à la demande locale, ce qui implique d’évaluer les médicaments de base ainsi que ceux destinés aux prescriptions spécifiques. En moyenne, les coûts initiaux de stock peuvent représenter jusqu’à 30 % du budget global.
  • Équipements spécifiques : Certaines pharmacies investissent dans des équipements spécialisés, comme des réfrigérateurs médicaux pour conserver les médicaments thermosensibles, et des armoires sécurisées pour les médicaments contrôlés.

Ces coûts initiaux peuvent varier de manière significative en fonction de la taille et de l’emplacement de l’officine, mais un budget de 150 000 à 300 000 euros est souvent nécessaire pour une pharmacie moyenne.

Recherche de financement et options d’aides

Pour financer l’ouverture d’une pharmacie, les entrepreneurs doivent généralement disposer d’un apport personnel de 20 % du capital total. Cet apport est un critère crucial pour obtenir un prêt bancaire. En complément, plusieurs options d’aides financières sont disponibles pour soutenir l’investissement initial et les besoins en fonds de roulement :

  • Prêts d’honneur à taux zéro : Ces prêts, octroyés par des associations ou organismes publics, offrent des fonds sans intérêt. Ils sont souvent utilisés comme levier pour faciliter l’accès à un prêt bancaire, car ils témoignent de la crédibilité du projet.
  • Subventions régionales et aides publiques : Les régions ou municipalités offrent parfois des subventions aux pharmacies qui s’installent dans des zones moins bien desservies, comme les zones rurales. Ces aides visent à garantir un accès aux soins pour tous les citoyens, surtout dans les déserts médicaux.
  • Financement participatif : Les campagnes de financement participatif, ou « crowdfunding », sont de plus en plus courantes pour lever des fonds. Elles permettent de mobiliser la communauté locale et d’encourager les habitants à soutenir financièrement l’ouverture de la pharmacie, notamment si le projet est perçu comme bénéfique pour la communauté.
  • Institutions professionnelles : La Caisse d’Assurance Vieillesse des Pharmaciens (CAVP) peut apporter une aide financière aux nouveaux pharmaciens pour soutenir les premiers mois d’activité, surtout pour les jeunes diplômés.
  • Établissements bancaires spécialisés : Certaines banques offrent des prêts spécifiques aux professionnels de santé avec des conditions adaptées aux besoins des pharmaciens, incluant parfois des périodes de différé de remboursement pour faciliter les premiers mois de gestion.

Prévisionnel des dépenses et coûts liés au personnel

Les coûts récurrents représentent une part importante du budget d’exploitation d’une pharmacie. En voici les principaux postes :

  • Charges de personnel : Une pharmacie nécessite généralement du personnel qualifié, tels que des pharmaciens adjoints, des préparateurs en pharmacie, et parfois un gestionnaire de stocks. Les coûts de main-d’œuvre incluent non seulement les salaires, mais aussi les cotisations sociales et les avantages sociaux (mutuelle, prévoyance). Il est courant d’estimer que le personnel représente entre 20 et 30 % des coûts d’exploitation.
  • Frais de fonctionnement : Ces frais comprennent le loyer, l’entretien du local, les factures d’électricité (particulièrement élevées pour les pharmacies avec des équipements de réfrigération) et la gestion des déchets médicaux. Des frais pour les services de nettoyage spécialisés peuvent aussi être nécessaires pour maintenir l’hygiène.
  • Assurances : Les assurances obligatoires, comme la responsabilité civile professionnelle et l’assurance multirisque officine, engendrent des dépenses récurrentes. Il est essentiel d’ajouter ces coûts dans le prévisionnel.
  • Honoraires d’expert-comptable : Un expert-comptable est indispensable pour suivre la comptabilité et remplir les obligations fiscales. Les honoraires varient selon le volume d’activité et la complexité des opérations de l’officine, mais ils doivent être intégrés au budget mensuel ou annuel.
  • Dépenses de communication et marketing : Pour se faire connaître et fidéliser la clientèle, des investissements en publicité locale (par exemple, des flyers, des enseignes, ou des annonces dans les journaux locaux) peuvent s’avérer nécessaires. Aujourd’hui, la communication digitale (site internet, réseaux sociaux) est également un atout pour attirer de nouveaux clients et promouvoir les services.
  • Taxes et impôts : Les pharmacies sont soumises à diverses taxes locales (taxe foncière, taxe professionnelle, etc.) en fonction de leur statut juridique. Il est important de prévoir ces dépenses fiscales pour éviter toute surprise lors des périodes d’imposition.

Avec ces investissements, un prévisionnel détaillé et une gestion rigoureuse des dépenses courantes sont nécessaires pour assurer la rentabilité de la pharmacie. Pour ceux qui envisagent de se lancer dans un autre type d’établissement, ouvrir une crèche ou une micro-crèche peut constituer une alternative intéressante, surtout dans les zones urbaines où la demande pour des services d’accueil d’enfants est en pleine expansion.

Choisir entre l’achat et la reprise d’une pharmacie

La décision d’ouvrir une nouvelle pharmacie ou de reprendre une officine existante dépend des priorités et du budget de l’entrepreneur. L’ouverture offre une liberté totale de gestion, tandis que la reprise permet d’acquérir une clientèle existante. En revanche, la reprise implique également la conservation des employés et des contrats avec les fournisseurs actuels.

CritèreOuvertureReprise
Coût initialVariableGénéralement plus élevé
FlexibilitéTotaleLimitée par les contrats
Temps d’implantationLongCourt
ClientèleÀ constituerDéjà établie

Lors de l’évaluation d’une pharmacie à reprendre, le pharmacien doit examiner le fonds de commerce, le chiffre d’affaires et l’excédent brut d’exploitation (EBE). Ces indicateurs financiers permettent de déterminer la rentabilité de l’officine et d’évaluer si le prix demandé est justifié.

Régime fiscal et social applicable aux pharmacies

Taux de TVA en pharmacie

Les pharmacies en France appliquent plusieurs taux de TVA, adaptés aux produits vendus afin de garantir l’accessibilité aux soins essentiels :

  • 2,1 % pour les médicaments remboursés par la Sécurité sociale, ce taux réduit favorise l’accès aux traitements médicaux indispensables.
  • 10 % pour les médicaments à usage humain non remboursés, qui inclut les produits de santé disponibles sans prescription médicale.
  • 20 % pour les produits vétérinaires, les produits cosmétiques, les pansements, seringues, et autres équipements médicaux non remboursés.

Ces taux différenciés permettent de soutenir l’accessibilité économique aux soins et de répondre aux besoins variés des patients tout en respectant la régulation fiscale du secteur de la santé. Pour ceux qui souhaitent étendre leur offre dans le secteur de la santé, il peut être intéressant d’ouvrir un magasin d’optique, permettant de compléter l’offre de produits et services liés à la santé visuelle.

Régime fiscal et social des bénéfices

Les bénéfices réalisés par les pharmacies sont classés en tant que Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), ce qui impacte directement le régime fiscal et les obligations comptables. En fonction du statut juridique de la pharmacie, les bénéfices seront imposés selon l’impôt sur le revenu (IR) ou l’impôt sur les sociétés (IS), et les cotisations sociales seront déterminées en fonction des salaires et dividendes perçus.

La Convention collective des pharmacies d’officine encadre également les droits et obligations sociaux des pharmaciens et de leur personnel. Elle définit les cotisations sociales et les prestations obligatoires pour les employés, comme les mutuelles et les assurances, afin de garantir des conditions de travail adaptées au secteur.

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